Hugo Rouland, coureur de l’équipe N3, nous a fait une petite carte pour donner de ses nouvelles durant cette période de confinement.
« Salut tout le monde !
Voilà quelques nouvelles pour vous décrire un peu la vie du club pendant cette période inédite de confinement. Mais d’abord, un petit retour en arrière.
Au départ de la Vienne Classic, le 8 mars dernier. Loin d’imaginer à ce moment-là que ce serait la dernière course avant un long moment… (Photo : Facebook Sly Sly)
J’ai appris l’annulation de la course de Bourg-de-Péage, prévue le 14 mars, la veille de celle-ci, en rentrant de ma sortie de déblocage. Très rapidement, Axel m’a appelé pour me dire qu’il n’y allait pas avoir de course avant un bon moment, et qu’on devait revoir nos plans. J’ai commencé par prendre un peu de repos, ce qui n’était pas forcément une mauvaise chose après un premier bloc de courses/stage assez dense et de longs déplacements.
Le dimanche soir, j’ai reçu un mail de mon patron pour nous informer que désormais, nous passions tous en télétravail. J’ai pu récupérer mon ordinateur pro le lendemain matin, alors que les rumeurs de confinement se faisaient de plus en plus insistantes. Quelques heures plus tard le confinement général était officiellement annoncé.
Mon colocataire étant parti, je me suis retrouvé seul dans mon appartement en périphérie d’Annecy. Je suis en contact quotidien avec mes proches, que ce soit par téléphone, messagerie ou en visio, mais ce n’est clairement pas l’idéal. En dehors de cela je m’estime chanceux car j’habite dans une zone périurbaine, dans un coin tranquille. J’ai un balcon avec vue sur les montagnes et quelques champs, il y a pire. Chanceux aussi car j’ai pu continuer mon activité. Je viens de commencer mon stage de fin d’études d’ingénieur. Le confinement est intervenu au bout de seulement deux semaines, mais mon entreprise continue de fonctionner à un bon rythme et comme je démarre un projet, il y a énormément de travail de préparation qui peut facilement se faire en télétravail. Plusieurs de mes camarades de promo n’ont pas eu cette chance et vient leur stage interrompu jusqu’à nouvel ordre. Chanceux enfin, car j’ai la possibilité de m’entraîner à domicile, même si cela reste très limité. J’ai eu la bonne idée d’acheter un home-trainer cet hiver, je n’imaginais pas le rentabiliser au printemps… J’ai toujours mes rouleaux de piste, ça me permet d’alterner et de retrouver des sensations un peu plus proches des conditions réelles. Pour le reste, du matériel léger de musculation et du bricolage à base de chambres à air permettent de compléter.
Une chambre à air en guise d’élastique pour faire un peu de renforcement.
Pendant une séance de home-trainer en visio avec le club.
Le club maintient beaucoup de liens entre les coureurs. Axel organise quatre fois par semaine des séances de home-trainer en visio, c’est dynamique et les séances passent vite. Nous avons aussi une réunion hebdomadaire le vendredi où chacun fait un point rapide sur sa situation individuelle, et où nous abordons des thématiques générales sur le cyclisme ou sur l’actualité liée au Covid-19. Certains coureurs se retrouvent également sur les plateformes en ligne comme Zwift. J’ai aussi essayé Zwift et Kinomap, c’est stimulant mais j’essaie de limiter un peu mon temps d’écran. Avec le télétravail je passe déjà des journées entières devant l’ordinateur…
Je profite de mon temps libre le week-end pour faire mon pain et ma boisson de récupération
« maison ».
Finalement, les journées passent vite, par contre ça fait bizarre de rester à la maison le week-end. En pleine saison, on est toujours en déplacement ! J’ai hâte de pouvoir remettre le nez dehors. On n’a aucune visibilité à moyen terme, tout dépend de l’évolution de la pandémie. A l’heure où j’écris ces lignes, toutes les courses sont déjà suspendues jusqu’au 1er juin. On sait que la date peut encore être repoussée mais on s’accroche à cet espoir. Sur le long terme aussi, on peut supposer que les conséquences économiques de la pandémie vont être rudes pour le sport en général, et en particulier pour le cyclisme. Beaucoup de clubs et d’organisations risquent d’être en difficulté financière par manque de sponsors. C’est encore difficile à prévoir mais je pense que le monde amateur comme les professionnels seront touchés. Mais pour l’heure, il n’y a pas d’autre solution que de patienter face à des urgences beaucoup plus graves, et de surmonter cette crise ensemble… Mais chacun chez soi. C’est aussi l’occasion de prendre du temps pour se poser, s’ouvrir à d’autres choses, car il n’y a pas que le vélo dans la vie.
A bientôt, j’ai hâte de retrouver tout le monde au départ de la première course !»